Oiseaux piscivores

Les poissons et les oiseaux font partie intégrante d’un écosystème aquatique qu’il s’agit de préserver et – si nécessaire – de revaloriser. Tout comme les autres exploitations humaines, la pêche n’est admissible que si elle est durable et ne compromet pas l’écosystème naturel.

La Station ornithologique suisse s’engage à gérer les conflits concernant les oiseaux piscivores qui opposent les représentants et représentantes du secteur de la pêche et ceux de la protection de la nature sur la base de données objectives et factuelles, afin d’atteindre les objectifs formulés dans la législation.

Le fait que des espèces comme le grand cormoran, la harle bièvre ou le héron cendré se nourrissent de poissons ne prouve en rien qu’elles menacent les stocks halieutiques. Des mesures à l’encontre des oiseaux piscivores ne doivent donc entrer en considération que si elles sont scientifiquement fondées ou plausibles. Il importe à cet effet de vérifier que les mesures sont bien ciblées et proportionnées. Il faut en outre s’assurer que les interventions ne menacent pas les populations d’oiseaux, qu’elles n’ont pas d’incidences négatives sur d’autres parties de l’écosystème et qu’elles ne compromettent pas les objectifs de protection des réserves ou des aires protégées.

Plus de la moitié des espèces de poissons figurent sur la liste rouge des espèces menacées. Les causes sont multiples (endiguements, substances chimiques, entre autres). Là où les populations de poissons sont menacées du fait de l’altération de leurs milieux, la pêche, tout comme la prédation due aux oiseaux piscivores, peut représenter un facteur aggravant. La revalorisation des habitats revêt donc une importance cruciale. Dans le cadre d’un programme de conservation en faveur d’espèces de poissons menacées, il peut aussi s’avérer judicieux de tester des mesures visant à protéger les poissons d’une pêche excessive, à la fois humaine et animale.