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Les fascinants vautours sont de retour (31.05.2023)

Il y a peu, observer un vautour fauve en Suisse était extraordinaire. Depuis une dizaine d’années, l’espèce traverse régulièrement notre ciel. De nombreuses espèces de vautours sont menacées à l’échelle mondiale. Le retour du vautour fauve en Europe va contre cette tendance et est un grand succès de conservation de la nature.

Avec ses immenses ailes, le vautour fauve vogue sans effort dans les airs et peut ainsi parcourir de longues distances à la recherche de charognes.
Avec ses immenses ailes, le vautour fauve vogue sans effort dans les airs et peut ainsi parcourir de longues distances à la recherche de charognes.
photo © Marcel Burkhardt Image en qualité d’impression
Les vautours fauves sont le plus souvent en groupe et ont un comportement social hautement complexe. Ils cherchent ensemble de la nourriture et nichent en colonies.
Les vautours fauves sont le plus souvent en groupe et ont un comportement social hautement complexe. Ils cherchent ensemble de la nourriture et nichent en colonies.
photo © Beat Rüegger Image en qualité d’impression
L’utilisation gratuite est autorisée exclusivement dans le cadre de ce communiqué de presse. Une identification correcte du photographe est requise.

Sempach. – Dans les années 1960, les vautours fauves avaient presque disparus de l’Europe de l’Ouest, excepté en Espagne. Grâce à un projet de réintroduction en France datant d’une quarantaine d’années, les effectifs sont remontés. On estime que 3000 couples nichent à nouveau dans l’Hexagone.

Les individus observés en Suisse proviennent de ce projet de réintroduction, mais aussi d’Espagne et des Balkans. Aujourd’hui, une centaine de vautours fauves passent l’été dans nos montagnes. Il s’agit en majorité de jeunes oiseaux. Il n’existe pas de donnée connue de nidification en terres helvétiques.

Le vautour fauve est équipé pour couvrir de longues distances : avec son envergure de plus de 2,5 mètres, il peut utiliser les thermiques pour planer et faire plusieurs centaines de kilomètres par jour. Cette caractéristique est une adaptation à son comportement alimentaire. Comme c’est un charognard, il doit souvent parcourir de longues distances jusqu’à ce qu’il trouve un cadavre. Sa vue exceptionnelle l’aide aussi dans sa recherche de nourriture : le vautour fauve est en mesure d’identifier un morceau de 30 cm à plus 3,5 km. Malgré tout, les vautours fauves ne trouvent de loin pas de la nourriture tous les jours. Grâce à des réserves de graisse, un vautour fauve adulte peut survivre deux à trois semaines sans nourriture.

Les vautours ne jouissent pas de la meilleure réputation : on dit d’eux qu’ils apportent la mort et qu’ils sont sales. Cela ne pourrait pas être plus éloigné de la vérité. En effet, grâce à l’élimination rapide des cadavres, les vautours aident à ce que la viande ne pourrisse pas et que les microorganismes responsables de maladies ne se propagent pas. Ils remplissent ainsi une importante fonction écologique.

Le recul des effectifs de plusieurs espèces de vautours en Afrique et en Asie, imputable aux tirs et empoisonnements, est préoccupant. Nous devons d’autant plus nous réjouir de ce succès pour la protection de la nature en Europe. Après le succès de la réintroduction du gypaète barbu dans les Alpes, nous pouvons désormais également observer des vautours fauves en Suisse.

Pour en savoir plus

Chloé Pang
Station ornithologique suisse
6204 Sempach
041 462 97 98
chloe.pang@vogelwarte.ch

Daniel Hegglin
Fondation Pro Gypaète
8003 Zürich
079 352 75 46
daniel.hegglin@swild.ch