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Place de pique-nique pour visiteurs arctiques (09.09.2020)

Au cours du voyage qui les mène de l’Arctique et du nord de l’Europe jusqu’en Afrique, les limicoles ont besoin d’escales dans des prairies et des champs humides. Ces milieux ont cependant été largement asséchés en Suisse. Afin de permettre aux migrateurs de se reposer, 5 hectares de champs sont temporairement inondés d’août à octobre près d’Yverdon-les-Bains.

Des espèces rares font aussi escale à Yverdon, comme le bécasseau cocorli. Il niche dans l’Arctique russe et passe l’hiver en Afrique de l’Ouest. Sur sa route, il a besoin de sites d’escale comme celui d’Yverdon.
Des espèces rares font aussi escale à Yverdon, comme le bécasseau cocorli. Il niche dans l’Arctique russe et passe l’hiver en Afrique de l’Ouest. Sur sa route, il a besoin de sites d’escale comme celui d’Yverdon.
photo © Daniele Occhiato Image en qualité d’impression
A gauche, production de nourriture pour les humains, à droite, source de nourriture pour les limicoles. Grâce à une bonne collaboration avec les agriculteurs, 5 hectares de champs sont temporairement inondés afin d’offrir un site d’escale aux migrateurs.
A gauche, production de nourriture pour les humains, à droite, source de nourriture pour les limicoles. Grâce à une bonne collaboration avec les agriculteurs, 5 hectares de champs sont temporairement inondés afin d’offrir un site d’escale aux migrateurs.
photo © Livio Rey Image en qualité d’impression
L’utilisation gratuite est autorisée exclusivement dans le cadre de ce communiqué de presse. Une identification correcte du photographe est requise.

Yverdon-les-Bains. – Ils font à peu près la taille d’un étourneau, mais ils parcourent plusieurs milliers de kilomètres au cours de leur migration – c’est un véritable tour de force qu’accomplissent les petits échassiers. Au printemps et en automne, ils sont des milliers à survoler la Suisse.

Il est vital pour eux de trouver des sites d’escale adéquats offrant nourriture et repos. Comme nous, les oiseaux ont besoin de faire des pauses lorsqu’ils voyagent – pour se sustenter, se laver et se reposer. A fortiori puisque, contrairement à nous, ils effectuent leur périple de plusieurs milliers de kilomètres à la seule force de leurs ailes ! La majorité des limicoles privilégient, pour se reposer, les plans d’eau peu profonds et un sol humide et meuble, qu’ils sondent à la recherche d’insectes et de vers. Ces sites d’escale sont toutefois devenus rares en Suisse, où le cours des fleuves a été rectifié, les biotopes humides ont été drainés, les lacs régulés et les sols humides asséchés pour l’agriculture.

Pour y remédier, 5 hectares de champs sont temporairement inondés à Yverdon d’août à octobre. La Ville, les agriculteurs et les ornithologues travaillent main dans la main depuis 2015 pour accueillir dignement les limicoles en migration en mettant à leur disposition un site d’escale adéquat. Ce projet est soutenu notamment par la Station ornithologique de Sempach, « Nos Oiseaux », l’association CH Club 300, la Fondation Montagu, la Ville d’Yverdon-les-Bains, l’Etat de Vaud et la Confédération.

« La surface temporairement inondée est le site d’escale préféré des limicoles en Suisse ! » se réjouit Pierre Iseli de l’association Escales Limicoles-Agriculture et co-initiateur du projet. Depuis début août, jusqu’à 120 petits échassiers de 20 espèces séjournent ici chaque jour, dont quelques raretés comme le bécasseau cocorli. Ce limicole fait halte à Yverdon entre sa zone de nidification dans l’Arctique russe et ses quartiers d’hiver tropicaux d’Afrique de l’Ouest, à 4000 kilomètres de là.

Outre les comptages d’oiseaux, des études sont également menées quant aux conséquences sur les sols. Le projet est toutefois encore trop récent pour que l’on puisse constater une éventuelle amélioration de la fertilité des sols due à l’inondation temporaire. Cela constituerait un effet secondaire bienvenu de ce projet dont tout le monde profiterait alors – les agriculteurs d’Yverdon et les migrateurs de l’Arctique.

Pour en savoir plus

Sylvain Antoniazza
Station ornithologique suisse
6204 Sempach
Tél. 041 462 97 51
sylvain.antoniazza@vogelwarte.ch