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Nouveau restauroute pour les limicoles (25.10.2017)

Les petits échassiers en route vers leurs quartiers d’hiver africains ont cet automne une nouvelle « station-service » à disposition en pleine zone agricole près d’Yverdon-les-Bains. Temporairement inondés après la récolte, cinq hectares d’un champ offrent à ces oiseaux une zone de repos et de ravitaillement aussi bienvenue que rare dans notre pays. Situé en plein axe de migration le long du Plateau, ce site d’escale de qualité a tout de suite été adopté par de nombreux et divers limicoles – et l’agriculture en profite aussi.

Après la récolte à la mi-septembre, et jusqu’à fin octobre, cet ancien champ de maïs a été inondé artificiellement avec de l’eau de la Thielle voisine. La table est servie pour les limicoles ! Dans la terre humide et l’eau peu profonde, les petits invertébrés dont ils raffolent abondent.
Après la récolte à la mi-septembre, et jusqu’à fin octobre, cet ancien champ de maïs a été inondé artificiellement avec de l’eau de la Thielle voisine. La table est servie pour les limicoles ! Dans la terre humide et l’eau peu profonde, les petits invertébrés dont ils raffolent abondent.
photo © Christian Roulier Image en qualité d’impression
En migration, les champs inondés sont l’habitat d’escale de prédilection du Combattant varié. Cet automne, plusieurs douzaines de Combattants ont fait halte au site yverdonnois.
En migration, les champs inondés sont l’habitat d’escale de prédilection du Combattant varié. Cet automne, plusieurs douzaines de Combattants ont fait halte au site yverdonnois.
photo © Marcel Burkhardt Image en qualité d’impression
L’utilisation gratuite est autorisée exclusivement dans le cadre de ce communiqué de presse. Une identification correcte du photographe est requise.

Yverdon-les-Bains. – Exploitants, ville et ornithologues ont travaillé main dans la main pour mettre un site d’escale à disposition des limicoles. Le concept est finalement très simple : inonder artificiellement et temporairement cinq hectares de champs appartenant à la ville après la récolte. En migration, ces petits échassiers se contentent d’un champ humide dont ils sondent la terre meuble avec leur long bec.

Pour les centaines de milliers de limicoles qui survolent notre pays en migration, les endroits offrant nourriture et repos sont bien rares. Pourtant, depuis la toundra du nord de l’Eurasie aux quartiers d’hiver d’Afrique ou d’Europe méridionale, le chemin est long et les escales sont vitales. Bon nombre de ces oiseaux ont encore la traversée de la mer Méditerranée et du Sahara devant eux.

« Depuis fin septembre, ce nouveau site d’escale yverdonnois accueille quotidiennement entre 20 et 50 limicoles d’une quinzaine d’espèces », se réjouit Sophie Jaquier, représentante de la Station ornithologique suisse de Sempach pour ce projet. La fréquentation de ce nouveau « restauroute » à migrateurs est suivie de près par l’initiatrice du projet, l’Association Escales Limicoles - Agriculture.

Aux comptages quotidiens des oiseaux s’ajoutent les relevés précis du niveau de l’eau. Les aspects pédologiques et hydrologiques font eux aussi l’objet d’une étude approfondie. Car le projet, réalisé dans le cadre d’un projet pilote sur une durée de 5 ans et qui a pu compter sur le soutien de la Station ornithologique suisse et de Nos Oiseaux ainsi que de la Commune d’Yverdon-les-Bains, du canton de Vaud, de la Confédération et de la Fondation Montagu, veut faire d’une pierre deux coups. S’il s’avérait que la mise en eau, même de relativement courte durée, améliorait la qualité de la terre tourbeuse en freinant sa minéralisation, l’agriculture sortirait aussi bénéficiaire de l’opération.

Pour en savoir plus

Christian Roulier
Association Escales Limicoles – Agriculture
Tél. 079 712 10 35
c.roulier@csd.ch