Monitoring des visiteurs, effet de la canalisation du public et répercussions des activités humaines sur les nicheurs de zones alluviales

Le premier objectif du projet est de tester un monitoring du public à l’aide de caméras pour faune sauvage et à évaluer le coût de cette méthode (y compris de l’extraction et de l’analyse des données). Le deuxième objectif du projet, qui s’appuie sur les données ainsi collectées, est de documenter les activités humaines, ainsi que les facteurs temporels et spatiaux qui influencent la fréquence de ces activités. Le troisième objectif vise à tester méthodiquement la surveillance du comportement et des pertes de nichées des chevaliers guignettes et des petits gravelots qui nichent dans la zone.

Le monitoring du public est réalisé de manière automatique (à l’aide de caméras pour faune sauvage) et manuelle (observation sur place). À des endroits spécifiques, les effets des mesures de canalisation du public sur les activités humaines sont étudiés à l’aide de caméras pour faune sauvage. Des caméras supplémentaires sont installées autour des nids de chevaliers guignettes et de petits gravelots afin de constater les activités humaines. Des enregistreurs de température, qui montrent exactement quand les oiseaux ont quitté le nid et interrompu la nidification, sont placés dans certains nids.

Le monitoring du public révèle combien de personnes séjournent dans la zone et à quel endroit, et si elles respectent ou non la réglementation en vigueur. Les informations ainsi obtenues aident à adapter éventuellement les mesures de canalisation du public et à émettre des recommandations pour poursuivre la canalisation du public dans les zones alluviales (revitalisées). La mise en relation du monitoring du public avec la surveillance des chevaliers guignettes et des petits gravelots nicheurs contribue à constater et à étudier les conséquences des nuisances humaines sur leur reproduction.

Le public exploite fortement la zone alluviale de Bever et n’en est absent qu’entre 23 h et 5 h. Le week-end, les jours fériés et par beau temps, le nombre de visiteurs augmente. Heureusement, moins de 5 % des visiteurs enregistrés s’éloignent des chemins. Les activités humaines sur les lieux sensibles à l’écart des chemins à la période de nidification doivent être considérées comme des perturbations de la reproduction, c’est pourquoi il serait souhaitable d’améliorer la canalisation du public pour la protection des oiseaux. La recolonisation de la zone par le chevalier guignette et le petit gravelot est extrêmement efficace.

• Prof. Dr. Reto Rupf, Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften, Wädenswil, Schweiz
• Dr. Martin Bulla, Max Planck Institut für Ornithologie, Seewiesen, Deutschland

• Stiftung Yvonne Jacob