Nichoirs pour cavernicoles

Les nichoirs peuvent être un soutien pour de nombreux oiseaux qui nichent dans une cavité, surtout lorsque les cavités naturelles sont insuffisantes. Les nichoirs bien conçus permettent également un succès de reproduction supérieur à la moyenne. Les nichoirs placés dans les zones urbaines profitent principalement à des espèces telles que les mésanges et le moineau domestique. Les nichoirs ne sont utilisés par une espèce que si elle trouve aussi à cet endroit le milieu naturel adéquat et la nourriture appropriée. Comme la majorité des passereaux nourrissent leurs petits d’insectes, les jardins laissés en partie sauvages qui favorisent la diversité des insectes sont une condition importante pour l’élevage des petits. Par ailleurs, ces jardins offrent également davantage de possibilités aux espèces qui n’ont pas besoin de cavités pour bâtir leurs nids.

Des espèces d’oiseaux en danger comme la chevêche d’Athéna, la huppe fasciée et le torcol fourmilier peuvent parfois être favorisées par des nichoirs. Cependant, ces espèces ont des exigences particulières en matière d’habitat et sont particulièrement dépendantes des possibilités de nidification dans les zones agricoles. La pose de nichoirs pour ces espèces devrait donc idéalement s’inscrire dans un projet plus vaste, comprenant également des mesures de valorisation de l’habitat.

Les nichoirs peuvent être installés dans les endroits suivants :

• au jardin
• contre les façades
• dans les espaces verts et les vergers
• en forêt
• en bordure de zones humides
• dans les vignobles

Recommandations sur la pose de nichoirs pour divers cavernicoles.

Le nombre de nichoirs dépend de plusieurs facteurs :

• Le nombre d’individus d’espèces cavernicoles qui trouvent abri et nourriture dans la région concernée. La fiche d’information « Un jardin pour les oiseaux » montre quels changements il est possible d’apporter chez soi pour améliorer ce point. Elle est disponible auprès de la Station ornithologique et de BirdLife Suisse.
• Les espèces qu’on souhaite favoriser : plus les oiseaux sont grands, plus chaque couple a besoin de place. Et plus les espèces présentes utilisent l’habitat de façon semblable, plus les conflits sont probables si l’espace est restreint, par exemple entre les mésanges. Il faut donc partir de la règle suivante : plus on pose de nichoirs comportant des ouvertures de tailles différentes, plus les espèces à venir s’installer seront nombreuses, et plus le nombre de nichoirs doit être élevé.

Les chiffres suivants sont indicatifs :

• Jardin : un nichoir tous les deux arbres ; les nichoirs dans lesquels il n’y a pas de nid peuvent être utilisés comme dortoirs.
• Verger et forêt : jusqu’à 30 nichoirs pour dix hectares.

Les nichoirs sont des substituts de cavités d’arbres naturelles. Ces dernières existent à toute hauteur et à toute exposition, et sont de toutes tailles. C’est pourquoi on peut se montrer flexible lorsqu’on construit et installe des nichoirs, et se laisser guider par les conditions particulières du lieu.

La hauteur idéale pour les petites espèces d’oiseaux se situe entre 1,8 et 3 mètres, car il est ainsi facile de les nettoyer (voir tableau « Recommandations sur la pose de nichoirs pour divers cavernicoles. »). Là où on peut s’attendre à des déprédations intentionnelles, il vaut mieux accrocher le nichoir plus haut, et il est également avantageux de placer le nichoir plus haut pour les étourneaux sansonnets. N’exposez pas le trou d’envol aux intempéries, mais dirigez-le plutôt vers l’est ou le sud-est. Les nichoirs ne devraient pas être exposés longtemps au soleil direct, mais être suspendus à l’ombre ou au moins à la mi-ombre. En revanche, c’est un avantage si le soleil du matin réchauffe les nichoirs.

Comment fixer un nichoir ?

Si vous fixez les nichoirs à des arbres, le mieux est de les accrocher à la base d’une branche coupée (avec un fil de fer ou une cordelette en plastique), afin de pouvoir facilement le décrocher pour le contrôle et le nettoyage annuels. N’utilisez ni clous ni fil de fer fin sur les arbres vivants. Vous pouvez appuyer les nichoirs contre le tronc, ou le laisser pendre à la branche si l’endroit est abrité du vent : il sera ainsi inatteignable par les chats. Si possible, il convient de choisir un emplacement n’offrant pas un accès facile aux chats et aux martres. On peut en outre ficeler de vieilles ronces autour du tronc afin de l’encercler d’épines qui en rendront l’escalade plus ardue.

Quand placer un nichoir ?

Les nichoirs devraient être fixés au plus tard aux premiers jours du printemps, mais de préférence à la fin de l’été ou en automne, afin que les oiseaux s’y habituent le plus tôt possible. Les nichoirs leur offrent en outre un abri contre l’humidité et le froid en hiver.

Quand nettoyer les nichoirs ?

Le nettoyage annuel devrait se faire entre octobre et fin janvier. Il faut alors enlever les nids et les fientes. Dans la plupart des cas, il suffit de les essuyer à l’aide d’une éponge humide ou d’y passer une brosse sèche. Effectuer le nettoyage lorsqu’il fait très froid évite que les parasites passent sur vous. En cas de forte attaque parasitaire, vous pouvez enfumer le nichoir avec un journal enflammé ou le rincer à l’eau chaude savonneuse, et bien le laisser sécher.
Une fois constaté avec certitude que les jeunes sont partis, vous pouvez ôter le nid. Le nichoir est ainsi propre et disponible pour la nichée suivante.

On utilise habituellement pour les nichoirs du bois brut d’épicéa ou de sapin, en planches de 20 millimètres d’épaisseur. Le contre-plaqué ou les panneaux stratifiés ne sont pas suffisamment respirants et par conséquent ne conviennent pas : lors des années humides, cela pourrait entraîner une hausse de la mortalité chez les oisillons, voire l’abandon de la nichée. Les vis sont plus indiquées que les clous pour joindre les différentes pièces en bois, surtout à long terme.

Si vous souhaitez protéger les surfaces extérieures avec un produit d’imprégnation contre l’humidité, les moisissures et les insectes, nous vous recommandons d’utiliser un produit biologique, comme de l’huile de lin. Un trou d’envol percé obliquement empêche la pluie de rentrer. Un perchoir en dessous du trou d’envol n’est pas nécessaire.

Il faut pouvoir ouvrir les nichoirs pour les nettoyer. La solution la plus simple est de prévoir une paroi frontale (modèle 1) ou dorsale (modèle 2) amovible. Pour l’aération et l’évaporation, percez au moins 2 trous d’environ 5 millimètres de diamètre, dans la planche du fond (sol). Veillez, lors du nettoyage, à ce que ces trous ne soient pas bouchés.

Une petite tôle zinguée autour du trou d’envol, aux bords bien limés, protège des pics.

En installant des nichoirs présentant des trous de diamètre varié, vous offrez des sites de nidification à davantage d’espèces. Pour les petites mésanges, les trous de 26 à 28 millimètres sont adaptés. La mésange charbonnière, les moineaux friquets et le gobemouche noir ont besoin de trous de 30 à 32 millimètres, l’étourneau sansonnet de 45 à 50 millimètres. Le rougequeue à front blanc apprécie une certaine lumière à l’intérieur de sa cavité. Vous pouvez percer sur la façade 1 ou 2 trous d’envol de forme ovale prononcée, mais restant un obstacle pour les étourneaux, de 30 millimètres de large et de 50 millimètres de haut, ou 1 ou 2 trous ronds de 32 millimètres de diamètre, ou encore un trou rond de 32 millimètres de diamètre surmonté de 1 à 3 trous supplémentaires de 20 millimètres de diamètre au maximum.

Quel modèle ?

Nous présentons dans cette fiche un schéma de deux modèles éprouvés. Le modèle 1 montre le nichoir le plus répandu et le plus simple à monter. Le modèle 2 n’est pratique que pour des trous de 32 millimètres de diamètre au maximum, mais il présente des avantages évidents : grâce à l’avancée, les oiseaux adultes n’arrivent pas directement vers les jeunes, qui auront moins à subir l’humidité amenée en cas de mauvais temps, et pourront plus facilement sortir pour s’envoler. De plus, cette avancée protège davantage la nichée contre les chats et les fouines.

Dimensions pour le nichoir du modèle 1 (en cm, épaisseur du bois 2 cm) :

Dimensions pour le nichoir du modèle 1
*Ces chiffres sont à considérer comme des minimums.

Les nichoirs peuvent être achetés auprès de la Station ornithologique suisse (modèle 1 seulement), des sections de BirdLife et d’autres associations de protection des oiseaux, de divers ateliers protégés, à Landi et dans les jardineries. Veillez lors de votre achat à ce que les nichoirs aient bien les caractéristiques mentionnées ici (taille minimale, diamètre du trou d’envol, qualité du bois, etc.).

Les nichoirs sont attrayants pour toutes sortes d’espèces. Impossible de prévoir lesquelles vont finalement les utiliser ! Par exemple, un nichoir « à mésanges » doté d’un trou de 32 millimètres sera aussi volontiers colonisé par les moineaux domestiques. Les frelons, les guêpes et les bourdons peuvent les occuper également, de même que les loirs et les muscardins, particulièrement dans les bois – et parfois même les chauves-souris. Ces animaux ont aussi droit à l’existence, raison pour laquelle nous recommandons de les tolérer.

Le modèle 1 peut aussi être construit pour des espèces de plus grande taille, comme l’étourneau sansonnet, le pigeon colombin ou la chouette hulotte. Il faut utiliser un bois un peu plus épais pour les nichoirs plus grands, et adapter les dimensions à l’aide du tableau.

Si vous souhaitez des nichoirs spéciaux (faucon crècerelle, martinets, effraie des clochers, cincle plongeur, torcol fourmilier, huppe fasciée, etc.), vous devrez soit les construire vous-même soit les acheter auprès de commerces spécialisés. Pour plus d’informations, adressez-vous à la Station ornithologique suisse ou à BirdLife Suisse.