Évolution des espèces d’oiseaux exotiques en Suisse

Les espèces d’oiseaux exotiques peuvent constituer une menace pour l’avifaune indigène. Tant que seuls quelques couples se reproduisent, cela ne pose guère de problème. C’est la raison pour laquelle aucune intervention n’a lieu à ce stade, alors qu’elle pourrait être effectuée sans grand effort. Quand la population d’espèces exotiques augmente massivement, les mesures nécessaires sont complexes, onéreuses et souvent, elles ne permettent plus d’atteindre les objectifs recherchés. Il est donc essentiel de surveiller de près les effectifs de ces espèces d’oiseaux et de prendre à temps les dispositions nécessaires quand des problèmes émergent.

Il faut agir rapidement afin d’empêcher l’établissement d’oiseaux exotiques en Suisse. Le blocage précoce d’une implantation permet d’éviter à temps le danger potentiel pour la faune indigène. Il exige toutefois une coordination nationale pour les populations qui proviennent de Suisse. Dans le cas d’espèces originaires de pays voisins, une stratégie internationale unifiée s’avère indispensable pour cette lutte. Sans mesures coordonnées au niveau international, comme c’est malheureusement le cas aujourd’hui, le confinement de telles espèces est une tâche permanente et coûteuse.

En Suisse, plusieurs espèces d’oiseaux exotiques se sont déjà reproduites en liberté – des oiseaux d’eau pour la plupart, mais aussi des perroquets et parfois des passereaux exotiques. On entend par espèces établies celles qui ont survécu au moins trois générations de manière autonome en liberté. En Suisse, c’est déjà le cas du canard mandarin, de l’ouette d’Égypte et du tadorne casarca. Si aucune mesure n’est prise, la bernache nonnette, la bernache du Canada, le canard des Bahamas, la perruche à collier et le paradoxornis de Webb pourraient bientôt s’établir de manière permanente.