La bécasse des bois est largement répandue le long du versant nord des Alpes et dans les Alpes centrales grisonnes. L’espèce a cependant quasi disparu du Plateau et des indices font état d’un léger repli dans le Jura. On en ignore les causes. La détérioration de l’habitat, la prédation, les dérangements, la pollution lumineuse et la chasse sont autant de facteurs possibles. Au niveau national, la période de fermeture s’étend du 16 décembre au 15 septembre pour la bécasse des bois. De nombreux cantons vont plus loin en interdisant carrément la chasse à la bécasse, et plusieurs cantons ont prolongé la période de fermeture.
La plupart des bécasses tirées en Suisse sont des migratrices en provenance du nord et du nord-est de l’Europe, où vivent de fortes populations sur lesquelles les tirs en Suisse n’ont pas d’influence mesurable. Une récente étude, réalisée sous l’égide de l’Office fédéral de l’environnement OFEV, a toutefois montré que les oiseaux nicheurs indigènes ne s’envolent vers le sud que dès la mi-octobre et que, début novembre, une bonne moitié est encore présente dans la zone de reproduction. Ce n’est qu’à la fin novembre que la plupart des oiseaux sont partis (Bohnenstengel et al. 2020). Comme plus de 90 % des tirs ont lieu entre mi-octobre et fin novembre, la part des oiseaux indigènes dans le tableau de chasse pourrait être plus importante que ce qu’on croyait jusqu’alors. La pression cynégétique sur la bécasse des bois doit par conséquent être réduite. Pour ce faire, deux possibilités : soit une prolongation de la période de fermeture jusqu’au 31 octobre, qui permettrait à la chasse d’épargner environ 50 % des oiseaux nicheurs indigènes – une prolongation jusqu’au 15 novembre, environ 95 % ; soit les cantons peuvent également réduire le nombre de tirs autorisés par chasseur et par an, ou par chasseur et par journée de chasse. Ces mesures aux niveaux fédéral et cantonal peuvent aussi être combinées. L’objectif général est de réduire significativement le nombre annuel de bécasses des bois tirées jusqu’à mi-novembre, donc la mortalité causée par la chasse.