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Actualités - Communiqués de presse

Silence, on niche !

22 mars 2022

Il est temps pour beaucoup d’entre nous de profiter des premiers jours de printemps en extérieur pour se ressourcer au son des chants d’oiseaux. Ce faisant, il convient de ne pas perturber les oiseaux pendant une période critique, celle de la nidification. Si les dérangements peuvent prendre des formes variées, les règles à appliquer pour aider une avifaune suisse à la peine sont simples : tenir ses distances, respecter les zones de tranquillité et les aires protégées, rester sur les chemins balisés.

Sempach. – L’arrivée du printemps marque le début de la période de nidification de la plupart des oiseaux. Ces derniers sont alors particulièrement vulnérables, et les dérangements peuvent vite causer des dommages irréparables, tels que l’abandon d’une nichée. Ce moment de l’année correspond aussi à celui où nous, humains, après un long hiver, voulons profiter des températures douces et du soleil en extérieur.

Il ne faut pas que nos exigences en tant qu’amateurs et amatrices de détente et celles des oiseaux entrent en conflit. L’avifaune mérite toute notre attention, car, comme le montre la dernière liste rouge, elle ne se porte pas bien en Suisse : 40 % des oiseaux nicheurs sont menacés. Une étude récente montre également que les chants d’oiseaux, si précieux à notre rapport à la nature et annonciateur de la belle saison, ont décliné en Europe et aux États-Unis en diversité et intensité ces 25 dernières années – à l’image des populations d’oiseaux.

Les dérangements ne sont pas nécessairement particulièrement bruyants ou voyants. La simple présence de promeneurs en forêt peut entraîner des conséquences à long terme, comme le montre une nouvelle étude : les dérangements exercent une influence négative sur l’espérance de vie et le nombre d’œufs pondus, reportant l’impact des perturbations humaines sur plusieurs générations. Les hormones de stress influencent également la qualité de la ponte, prétéritant les chances de survie des oisillons. Cela a déjà été constaté chez la mésange charbonnière, espèce fréquente bien adaptée à la présence de l’humain. De telles découvertes doivent d’autant plus être prises au sérieux lorsqu’il s’agit d’espèces menacées et sensibles aux perturbations, comme les gallinacés, les rapaces ou les hérons.

Pour minimiser les dérangements, particulièrement pour ces espèces sensibles, il convient de suivre les règles de base : garder ses distances, être attentif aux signes de nervosité de l’animal en cas de rencontre avec un oiseau. En outre, respecter la signalétique des zones de tranquillité et des aires protégées est primordial. Nous ne devons pas nous aventurer plus loin que les sentiers balisés dans les zones vierges, qui sont à laisser à la nature.

Sources

Morrison, C.A. et al. (2021). Bird population declines and species turnover are changing the acoustic properties of spring soundscapes, Nature Communications, 12:617, doi.org/10.1038/s41467-021-26488-1

Tablado, Z., et al. (2022). Effect of Human Disturbance on Bird Telomere Length: An Experimental Approach, Frontiers in Ecology and Evolution, 9:792492, doi.org/10.3389/fevo.2021.792492

Liste rouge des oiseaux nicheurs menacés en Suisse : vogelwarte.ch/nouvelle-liste-rouge-oiseaux-nicheurs