Des vents favorables pour l’échassier

Durant la réintroduction de 1948 à 1995, l’évolution des effectifs de la cigogne blanche dépendait considérablement des lâchers d’oiseaux et du nourrissage. De nos jours, ces interventions ne sont plus nécessaires. Pour cette espèce prioritaire, l’objectif consiste désormais à établir une population autonome et stable. La mise à disposition de possibilités de nidification et la revalorisation des habitats pour promouvoir les ressources alimentaires à proximité des sites de reproduction, par exemple en créant des prairies et pâturages humides extensifs, sont essentielles. Depuis des décennies, de nombreux bénévoles surveillent les sites de reproduction et baguent les oisillons afin d’identifier à temps les menaces pour les populations.

Le plan d’action Cigogne blanche explique comment les effectifs suisses peuvent être renforcés. Grâce à une surveillance exhaustive, la quasi-totalité des sites de nidification de Suisse sont connus. Les nids existants sont protégés et de nouveaux sites sont créés. Des bénévoles mettent à disposition des matériaux de construction adaptés pour les nids et se chargent de leur entretien régulier afin de préserver durablement les sites de nidification. Les collisions avec des lignes électriques et les électrocutions constituent l’un des principaux risques pour la cigogne blanche. Elles peuvent être écartées en rénovant les pylônes dangereux.

De nombreux bénévoles s’occupent des colonies et effectuent un travail de sensibilisation du public pour s’assurer que des mesures soient appliquées à temps en cas de problème et que la cigogne blanche reste populaire. C’est sa grande notoriété qui en fait une espèce parapluie en matière de protection. De nombreuses autres espèces d’oiseaux, de végétaux, d’amphibiens, de reptiles et d’insectes connaissent un net recul ou sont menacées en raison de la disparition des zones humides. Elles profitent aussi des revalorisations, des restaurations et des créations d’habitats adaptés pour la cigogne blanche.

L’effectif nicheur de la cigogne blanche en Suisse dépasse déjà les 1000 couples (2024). Toute l’aire de reproduction originelle sur le Plateau, en dessous de 600 m d’altitude, est aujourd’hui occupée mais de manière inégale. Il est possible de faire encore mieux. La distribution est encore lacunaire, notamment en Suisse romande. Du reste, les risques que représentent la perte d’habitats, l’agriculture trop intensive, les collisions avec des lignes électriques et les électrocutions sont loin d’être éliminés.

Chaque année, les bénévoles de Cigogne Suisse surveillent les populations et le succès de reproduction de la cigogne blanche, baguent des oisillons au nid et lisent les bagues des adultes. Plusieurs études ont été menées ces dernières années à partir de ces collectes de données. Les analyses démographiques des bagues retrouvées et l’évaluation des causes de décès sont particulièrement précieuses pour définir les programmes de conservation (liens en anglais).

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