Pâturages et vignobles richement structurés pour une chanteuse qui aime la chaleur

L’alouette lulu a besoin d’une végétation courte, clairsemée et riche en insectes sur des surfaces extensives. Elle utilise des structures telles que les buissons et les arbres isolés, les murs de pierres sèches et les irrégularités du sol pour chercher de la nourriture et se percher.

En Suisse, les effectifs importants de l’alouette lulu se trouvent d’une part sur les crêtes du Jura et d’autre part dans les zones viticoles exposées au soleil, comme dans le Valais central et le Haut-Valais.

Dans ces zones, il est nécessaire de mieux comprendre les besoins et les difficultés locales de l’alouette lulu, et de mieux adapter l’exploitation agricole et l’entretien des habitats pour l’espèce. La priorité va au maintien d’une exploitation extensive de leurs habitats.

Des habitats adaptés à l’alouette lulu ont été cartographiés dans de vastes parties de l’Arc jurassien selon la présence connue de l’espèce, afin de conserver une vue d’ensemble de la santé des effectifs. Des facteurs clés ont aussi été étudiés, qui aident à comprendre les exigences d’habitat de l’alouette lulu. Nous proposons des mesures d’amélioration des habitats basés sur les résultats de ces études. Nous pouvons ainsi, avec nos partenaires régionaux, fournir des conseils aux agriculteurs et gardes forestiers, et appliquer des mesures ciblées de maintien de l’exploitation extensive des habitats.

L’alouette lulu souffre de plus en plus de l’agriculture intensive. L’enherbement structuré dans les vignobles est une mesure de conservation de l’espèce mise en place afin d’alterner végétation riche en insectes et sols dégagés pour la recherche de nourriture. Dans le Jura, l’entretien toujours plus mécanisé des pâturages (par ex. recours aux enfouisseurs de pierres) entraîne une perte des structures. Une exploitation extensive doit y être maintenue. En outre, les pâturages boisés encore exploités doivent être maintenus ouverts par des interventions sylvicoles ciblées.

Le projet protège des habitats précieux aussi pour d’autres espèces menacées telles que le pipit des arbres, et le contact direct avec les partenaires et agriculteurs locaux favorise les projets de protection de la nature.

Les études menées dans le Valais montrent que l’alouette lulu s’installe dans les vignobles où l’enherbement est clairsemé et la végétation est très diversifiée. Le degré de couverture de la végétation est idéalement de 40 à 60 % (fiche thématique).

Sur les périodes 2004-2005 et 2016-2017, un monitoring a été effectué dans l’Arc jurassien (cantons de Soleure jusqu’à Vaud), afin de connaître la santé des populations d’alouette lulu. De nouvelles cartographies effectuées entre 2020 et 2022 dans le canton de Neuchâtel montrent une augmentation de la population de l’alouette lulu par rapport à 2016-2017, ainsi que des présences nouvelles ou inconnues jusque-là.
Dans le Parc Chasseral, les effectifs d’alouette lulu sont cartographiés environ tous les 10 ans (voire chaque année dans 2 zones). Une augmentation des effectifs a ainsi pu être constatée dans cette région.

• Parc régional Chasseral
• Service de la faune, des forêts et de la nature du canton de Neuchâtel
• Naturpark Thal
• Armasuisse
• Bureau d'études en environnement Le Foyard
• Parc du Doubs

• Marion Jean Hofer Woodhead Stiftung